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La crise se poursuit en Tunisie malgré l’annonce de négociations

(Keystone-ATS) La Tunisie restait plongée lundi dans sa crise politique. Ni l’opposition ni les islamistes au pouvoir n’ont cédé sur leurs revendications après près d’un mois d’impasse et malgré de premiers pourparlers directs depuis l’assassinat d’un député, avant des discussions entre tous les partis d’ici la fin de la semaine.

Le conseil de la Choura, le Parlement interne du Parti islamiste Ennahda, a indiqué dimanche soir après deux jours de réunion, avoir entériné les positions du chef du mouvement Rached Ghannouchi. Il refuse la mise en place d’un gouvernement apolitique réclamé par ses détracteurs et propose un cabinet de coalition élargie.

« Nous restons attachés à notre approche. (…). Nous sommes pour un gouvernement d’unité nationale présidé par Ennahda », a indiqué le président de la Choura, Fethi Ayadi.

Il a encore dit que son parti soutenait l’idée d’un « dialogue national », sous le parrainage du puissant syndicat UGTT, qui réclame un cabinet gouvernemental apolitique, et de la présidence de la République, qui soutient les positions d’Ennahda.

Discussion prévue

Dimanche, les islamistes avaient admis avoir participé à des pourparlers directs avec l’un des principaux dirigeants de l’opposition, Beji Caïd Essebsi, chef du parti Nidaa Tounès, ex-Premier ministre postrévolutionnaire. Cette rencontre n’a toutefois pas permis de percée, aucun des deux camps n’ayant changé de position.

Ennahda a par ailleurs annoncé dimanche qu’il était prêt à rencontrer sans conditions préalables des partis d’opposition pour tenter de trouver un consensus de sortie de crise. Rached Ghannouchi avait rejeté jeudi cette demande, ce qui lui avait attiré de vives critiques de l’opposition. Selon M. Ayadi, ces discussions pourraient commencer d’ici la fin de la semaine et porter sur les demandes de l’opposition.

Le Front de salut national (FSN), hétéroclite coalition d’opposition allant du centre-droit à l’extrême-gauche, devait se réunir lundi après-midi. Le chef d’Ennahda et celui de l’UGTT, Houcine Abassi, devaient aussi se rencontrer dans la journée.

Le parti Ettakatol (centre-gauche, allié d’Ennahda) a de son côté confirmé être pour un « gouvernement non-partisan ». Il n’a toutefois pas annoncé pour autant son retrait du cabinet actuel.

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