La région Grand Est évoque des fermetures de lignes
(Keystone-ATS) Des régions françaises seront forcées de « fermer les lignes » ferroviaires si l’État leur répercute la flambée des prix de l’électricité, a averti le président du Conseil régional du Grand Est, Jean Rottner (LR). Le surcoût devrait atteindre entre 1,6 et 1,7 milliard d’euros selon la SNCF, la moitié imputable aux trains régionaux.
« A partir de 2024, c’est 8% de droit de péage supplémentaire qui va s’exercer sur les régions », a déclaré M. Rottner lors d’un entretien avec des journalistes, avant une session jeudi du Conseil régional à Strasbourg. « Là, on dit stop, on ne peut pas ».
Le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué le mois dernier que l’État n’envisageait pas a priori d’aide pour les régions, qui sont engagées par contrat à couvrir la hausse des prix de l’énergie pour les transports publics qu’elles organisent, comme les TER.
« Beaucoup de présidents de région sont en train de dire que si à un moment donné il n’y a pas une forme de remise en cause du système (…), on va à notre perte, c’est-à-dire qu’on va fermer les lignes, clairement », a relevé M. Rottner.
Le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou a estimé le mois dernier le surcoût de la facture d’électricité entre 1,6 et 1,7 milliard d’euros en 2023. La moitié de ce surcoût est imputable aux trains régionaux.
Or, la Première ministre Élisabeth Borne, lorsqu’elle était ministre des Transports, avait exigé en 2018 que SNCF Réseau, le gestionnaire des voies ferrées françaises, revienne à une génération de trésorerie positive à partir de 2024.
M. Rottner a par ailleurs fait savoir que sa région allait « recommencer à payer » ce qu’elle devait à la SCNF, après avoir annoncé en avril dernier une suspension des paiements pour l’exploitation du réseau TER. Le président de région dénonçait alors des « dysfonctionnements » dans le service. « Il y a un certain nombre d’améliorations qui se sont faites » depuis, a-t-il dit.