Le GSsA fête ses 30 ans: de l’attaque frontale à la guerre d’usure
(Keystone-ATS) De l’attaque frontale avec le vote sur la suppression de l’armée en 1989, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a passé depuis à une guerre d’usure. Le mouvement, par lequel de nombreux politiciens de gauche ont passé, fêtait samedi ses 30 ans à Berne.
Le GSsA a été fondé le 12 septembre 1982 à Olten (SO) par une centaine de personnes, issues des milieux de la gauche et du pacifisme. Leur objectif: abolir l’armée.
« Nous n’avons pas encore atteint ce but », reconnaît le groupe dans un communiqué, « mais avec la remise en question constante de la pensée militaire, le GSsA a enlevé à la vache sacrée son aura de sainteté ». Ainsi, le slogan utilisé par le Conseil fédéral à la fin des années 1980, « La Suisse n’a pas d’armée, la Suisse est une armée », paraît aujourd’hui désuet, note le GSsA.
Les festivités bernoises comprenaient notamment une exposition de photos et vidéos sur l’histoire du mouvement. Une table ronde sur le thème « Que serait la Suisse sans le GSsA? » a réuni l’ancienne conseillère nationale Anne-Catherine Menétrey (Verts/VD), le politologue et directeur de swisspeace Laurent Goetschel, la conseillère nationale Jacqueline Badran (PS/ZH), ainsi que l’ancien conseiller national zougois et vice-président des Verts Jo Lang.
Les participants ont encore pu entendre un exposé sur « La militarisation de l’Union européenne », par l’ancien député européen allemand Tobias Pflüger, avant de passer en soirée à une partie récréative avec du slam et un concert d’un groupe de musique propre au GSsA.
Votation historique
Le premier haut fait du GSsa a été la votation du 26 novembre 1989 sur l’initiative « pour une suisse sans armée et pour une politique de paix ». Avec 35,6% de voix, le texte a reçu le soutien de plus d’un million de votants, obtenant même une majorité à Genève et dans le Jura. Un résultat jugé à l’époque sensationnel. Depuis, le budget de l’armée a fondu de moitié, ses effectifs encore plus et un service civil a été instauré en 1996.
En décembre 2001, une deuxième initiative réclamant l’abolition de l’armée est toutefois balayée par près de 80% des votants.