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Les boîtes noires accréditent la thèse de l’attentat en Egypte

(Keystone-ATS) L’analyse des boîtes noires de l’avion russe qui s’est écrasé dans le Sinaï permet de « privilégier fortement » l’hypothèse d’un attentat à la bombe. La Russie a suspendu vendredi ses vols vers l’Egypte et la Grande-Bretagne a commencé à évacuer ses ressortissants.

Une source proche du dossier a indiqué vendredi à l’AFP que l’analyse des deux boîtes noires, croisée avec des relevés sur les lieux du crash et l’expérience des enquêteurs, permettait de « privilégier fortement » l’hypothèse d’un attentat à la bombe.

Elles indiquent que « tout était normal » jusqu’à ce que les deux boîtes noires ont brutalement cessé de fonctionner, comportement symptomatique d’une « très soudaine dépressurisation explosive », selon cette source qui a requis l’anonymat. « L’hypothèse d’une explosion avec pour origine une défaillance technique, un incendie ou autre, apparaît hautement improbable », a-t-elle ajouté.

Une autre source proche du dossier a assuré que l’analyse d’une boîte noire confirmait le caractère « brutal » et « soudain » de l’événement ayant précipité la chute de l’appareil. Et d’ajouter que des photos montrent certains débris criblés d’impacts allant de l’intérieur vers l’extérieur « accréditent plutôt la thèse d’un engin pyrotechnique ».

Jeudi, Londres et Washington avaient ouvertement évoqué la piste d’une bombe. La Russie est restée prudente face à cette thèse, la qualifiant de « spéculation ». Mais son président Vladimir Poutine, sur recommandation des services secrets, a ordonné vendredi la suspension des vols civils russes vers l’Egypte.

Quelque 20’000 Britanniques présents

Cette décision ne veut pas dire que les autorités russes accréditent la thèse d’un attentat, selon le Kremlin. La Grande-Bretagne a de son côté pris les devants en commençant à évacuer ses ressortissants qui passaient leurs vacances à Charm el-Cheikh.

Après une longue attente sur la piste, un premier avion a décollé à 13h20 (12h20 en Suisse) de la cité balnéaire à destination de Londres avec 165 passagers à bord. Il a été suivi par un second vol de la même compagnie britannique à destination de la capitale britannique avec également 165 passagers, selon un responsable à l’aéroport.

Au total, seuls sept vols devaient être autorisés à évacuer vendredi les Britanniques. Quelque 20’000 vacanciers britanniques doivent être rapatriés.

La France et la Belgique ont déconseillé à leurs ressortissants de s’y rendre mais le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n’a en revanche pas modifié ses conseils aux voyageurs.

Vols des compagnies suisses maintenus

La compagnie suisse Edelweiss a d’ailleurs maintenu son vol vendredi de Zurich à destination de Charm el-Cheikh. Mais environ un tiers des voyageurs avaient annulé ou changé la date de leur départ. Un vol d’Helvetic Airways a également été garanti.

En revanche, outre la Grande-Bretagne, L’Irlande, l’Allemagne et les Pays-Bas ont également suspendu cette semaine leurs vols sur place.

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