Pékin furieux du jugement à La Haye menace de « réponse déterminée »

(Keystone-ATS) La Chine a promis jeudi une « réponse déterminée » en cas de « provocation » après la sentence internationale invalidant ses prétentions en mer de Chine méridionale. Au même moment, Manille lui enjoignait de respecter cette décision.
Pékin a réagi avec fureur au jugement rendu mardi de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de la Haye, martelant qu’elle ne respecterait pas la décision d’une instance qu’elle considère illégitime. « Si quelqu’un souhaite mener un acte de provocation contre les intérêts de sécurité chinois sur la base de cette sentence, la Chine répondra de façon déterminée », a lancé Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Pékin revendique la quasi-totalité de cette mer, soit 2,6 millions de kilomètres carrés – sur un total de plus de trois millions – , et se fonde pour cela sur une délimitation en « neuf pointillés » apparue sur des cartes chinoises des années 1940.
La Chine argue qu’elle est la première à avoir découvert, donné un nom et exploité cette région stratégique militairement et économiquement (plus de 4500 milliards d’euros de fret y transitent chaque année).
Droits souverains violés
Mais la CPA a jugé que les « droits historiques » revendiqués par la Chine dans « la ligne en neuf traits » n’avaient « aucun fondement juridique ». Elle a également dit que Pékin avait violé les « droits souverains » des Philippines dans leur zone économique exclusive (ZEE), c’est-à-dire dans les eaux allant jusqu’à 200 milles marins de leurs côtes.
La Chine a empêché les Philippines d’y pêcher et d’y explorer les ressources en hydrocarbures, tout en construisant des îles artificielles. Ces dernières années, Pékin a mené de gigantesques travaux de remblaiement de la terre dans l’archipel très disputé des Spratleys.
Manille s’était dans un premier temps abstenue de demander à Pékin de respecter la sentence arbitrale.
Sommet Europe-Asie
Mais l’archipel a durci le ton jeudi avec un communiqué précisant les intentions du ministre des Affaires étrangères Perfecto Yasay lors du sommet Europe-Asie (Asem) prévu vendredi et samedi en Mongolie, et auquel participera le Premier ministre chinois Li Keqiang et le ministre suisse de l’économie Johann Schneider-Ammann.