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Premier vote formel jeudi dans l’enquête en vue de destituer Trump

Donald Trump qualifie la procédure de destitution menée à son encontre de "chasse aux sorcières". KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI sda-ats

(Keystone-ATS) L’enquête en vue de destituer le président américain Donald Trump franchira une première étape formelle jeudi, avec un premier vote à la chambre des représentants, ont annoncé les démocrates lundi. Encore une « mascarade », ont répliqué les républicains.

La chambre des représentants votera pour la première fois en séance plénière sur une résolution « qui réaffirme » l’enquête en cours et autorise pour la première fois des auditions publiques, a expliqué la présidente de la chambre Nancy Pelosi dans une lettre à son groupe parlementaire. Dans le cadre de cette nouvelle étape, la résolution énoncera « les droits garantis au président et à sa défense », a-t-elle précisé.

Qualifiant depuis des semaines cette enquête de « chasse aux sorcières », la Maison-Blanche et les républicains ont vu dans cette annonce l’admission que la procédure n’était pas en règle, comme ils le martèlent. Les démocrates eux affirment qu’il s’agit d’encadrer une nouvelle phase de la procédure.

Auditions à huis clos

L’opposition démocrate cherche depuis la fin septembre à établir si le président républicain a abusé de son pouvoir à des fins personnelles, quand il a demandé à l’Ukraine d’enquêter sur son rival Joe Biden. Elle mène à huis clos des auditions à la chambre, à majorité démocrate, devant les membres républicains et démocrates des commissions chargées de l’enquête.

Mme Pelosi « admet enfin ce que le reste de l’Amérique savait déjà: que les démocrates mènent une enquête non autorisée » qui ne donne pas les moyens au président de se défendre, « et que leurs auditions secrètes, suspectes, menées à huis clos sont absolument illégitimes, et ceci de façon irréversible », a réagi la porte-parole de la Maison-Blanche Stephanie Grisham.

« La volte-face d’aujourd’hui est une façon d’admettre que ce processus est déficient depuis le départ », a affirmé le chef de la minorité républicaine à la chambre, Kevin McCarthy, en dénonçant une « mascarade » dans un message retweeté par Donald Trump.

Des accusations « infondées », affirme Nancy Pelosi dans sa lettre, ajoutant que la Maison-Blanche cherche ainsi à justifier « son opération inédite de dissimulation » des faits.

Premier vote mercredi en commission

Aucun calendrier n’a été fixé pour l’enquête menée par les démocrates contre Donald Trump. A son terme, la commission judiciaire de la chambre sera chargée, le cas échéant, de définir et présenter les chefs de la mise en accusation du président, ou « impeachment » en anglais.

Un vote sera alors organisé en séance plénière. Si son « impeachment » est approuvé, le Sénat, à majorité républicaine, devra organiser le « procès » de Donald Trump sur son éventuelle destitution.

La résolution démocrate sera présentée mardi et soumise à un premier vote en commission mercredi à 15h00 (20h00 en Suisse). Elle a de bonnes chances d’être approuvée à la chambre basse.

Le texte autorise également « la publication des transcriptions d’auditions » et « présente les procédures nécessaires pour transmettre les preuves à la commission judiciaire », selon Mme Pelosi.

Neuf témoignages

« Nous prenons cette initiative afin d’éliminer tout doute sur le fait que le gouvernement Trump puisse refuser de transmettre des documents, empêcher les auditions de témoins, ignorer des injonctions dûment autorisées ou continuer à faire entrave à la chambre des représentants », poursuit-elle.

Les démocrates argumentent que lors de deux plus récentes procédures de destitution – contre Richard Nixon en 1974 et Bill Clinton en 1998 – des enquêtes avaient déjà été menées avant que la procédure à la chambre ne soit ouverte au public. En procédant à huis clos, ils estiment avoir pu s’assurer que les témoins ne coordonnent pas leurs versions.

Malgré l’opposition de la Maison-Blanche, neuf personnes ont déjà témoigné à huis clos. En revanche, plusieurs ministères et personnalités ont refusé de livrer des documents.

Un ancien conseiller de la Maison-Blanche, Charles Kupperman, ne s’est pas présenté lundi. Il avait saisi la justice vendredi, se disant pris en tenaille entre le congrès et l’exécutif, qui lui a ordonné de refuser de témoigner. Ce recours pourrait avoir des conséquences importantes pour l’enquête.

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