Stands de tir: association créée pour limiter les nuisances sonores
(Keystone-ATS) Une association s’est créée pour lutter contre les nuisances sonores des stands de tir du littoral neuchâtelois. Les riverains déplorent l’augmentation drastique, en fréquence et en intensité, des tirs (militaires, police, sociétés privées).
« Sur les 182 derniers jours ouvrables, y compris les samedis, ce ne sont pas moins de 166 jours de tirs dont il s’agit », a indiqué lundi soir l’Association Collectif pour des stands de tir responsables. Selon elle, le quotidien est devenu pour certains « un enfer ».
Depuis quelques années, les deux places d’armes de Crostand/Plan-du-Bois et Bôle sont sujettes à une « augmentation indécente de leur fréquentation, du nombre d’utilisateurs et de l’évolution des armes qui sont devenues de plus en plus violentes, évoquant un pays en guerre », a expliqué le collectif.
Des tirs en rafale, des détonations et autres coups de feu ont lieu du lundi au samedi, parfois le dimanche, possiblement de 08h00 à 22h00. L’association déplore qu’en juin les autorités ont en plus autorisé trois week-ends complets de tirs (fête cantonale neuchâteloise de tirs), dimanches compris, réunissant 3500 tireurs.
Impact « énorme » sur la santé
Selon le psychiatre Marius Dragos, membre du comité de l’association, cité dans le communiqué, « les impacts sur la santé sont énormes. Les coups et détonations réguliers et fréquents créent du stress continu ».
L’association déplore aussi les répercussions sur la faune, sur l’environnement – avec de nombreux déchets de balles laissés dans la nature – et sur la sécurité – des balles pleines retrouvées à proximité des stands. Elle estime aussi que le tourisme local souffre fortement de cette situation et que l’immobilier perd de sa valeur.
En 2021, une pétition, réunissant plus de 700 signatures de personnes directement impactées ainsi que d’individus soutenant la cause a été initiée. En février, un courrier a été adressé aux autorités (Conseil d’Etat neuchâtelois, chefs de la police et des militaires, communes avoisinantes et politiques).
Mesures concrètes
L’appel est resté sans réponse, hormis un courrier du conseiller d’Etat Alain Ribaux, revenant sur les horaires, le nombre de coups tirés et l’évocation d’une hypothétique réflexion dans l’année. Selon lui, « tout serait parfaitement en ordre et les normes en vigueur seraient respectées ».
L’association a expliqué qu’elle « ne se satisfera pas de cette situation et attend des mesures concrètes pour diminuer drastiquement les détonations et autres bruits de tirs (intensité et fréquence) qui impactent des milliers de personnes. Construction de stands de tir fermés, tunnels anti-bruit, utilisation de silencieux, fermeture des stands sont autant de mesures possibles pour prendre en considération la vie de la population ».
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