Adoption d’une convention pour les employés domestiques à Genève
(Keystone-ATS) La conférence de l’Organisation internationale du travail (OIT) a adopté jeudi à Genève une nouvelle convention pour renforcer les droits de près de cent millions d’employés domestiques dans le monde. Le texte a été adopté avec une très large majorité.
Les délégués de 183 pays ont salué par une immense ovation un résultat qualifié d’historique par plusieurs pays. La majorité des deux tiers requise a été atteinte avec 396 voix favorables contre 16 et 63 abstentions. La Suisse a voté pour.
Dans la plupart des pays, les travailleurs domestiques ne bénéficient d’aucune protection, sont sous-payés et sont livrés au bon vouloir de leurs employeurs.
Le BIT considère que le travail domestique représente de 5 à 10% de l’emploi total dans les pays en développement et jusqu’à 3,5% dans les pays industrialisés. En Suisse, il était estimé en 2006 à 1,24% de l’emploi total, en France à 2,5%. Ce sont surtout les femmes qui sont employées dans ce secteur, à hauteur d’environ 85%.
La convention prévoit que si un salaire minimum existe dans un pays, il soit étendu aux domestiques. Lorsqu’il n’existe pas pour les autres catégories de travailleurs, elle ne prévoit pas de salaire minimum. La durée du travail et les congés ne devront pas être moins favorables que pour les autres travailleurs.
« L’adoption de cette Convention est une immense victoire. Nous appelons tous les gouvernements à la ratifier et à l’appliquer », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI qui représente 175 millions de travailleurs dans 151 pays.
La ratification du texte par deux pays suffit pour l’entrée en vigueur de la Convention. Celle-ci est accompagnée d’une recommandation, adoptée jeudi par 434 voix contre huit et 42 abstentions, qui en précise les modalités d’application.
La Convention « constitue un jalon important après bien des années de luttes menées par les syndicats et les organisations de migrants et de femmes de par le monde: cet instrument sera déterminant pour garantir l’accès effectif des travailleurs précaires et informels à des conditions de travail décent », a expliqué Sharan Burrow.