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Dossier Hani Ramadan: un nouvel élément à charge

La Commission fédérale contre le racisme (CFR) condamne les récents propos du directeur du centre islamique de Genève.

Cette sanction aggrave le cas de Hani Ramadan. Qui fait déjà l’objet d’une plainte pénale et d’une suspension administrative.

La Commission fédérale contre le racisme s’indigne en particulier qu’au nom de l’Islam, Hani Ramadan défende la lapidation des femmes adultères et qu’il pousse à la «stigmatisation religieuse des malades du sida».

«Aucun motif de nature religieuse, politique ou autre ne saurait justifier l’apologie d’actes contraires aux droits de l’homme et à l’ordre juridique suisse», martèle la CFR.

La commission fait donc là directement référence aux désormais célèbres propos de Hani Ramadan publié par Le Monde le 10 septembre.

Eviter l’amalgame

«La commission craint que de telles déclarations finissent par affaiblir nos valeurs démocratiques», précise à swissinfo la vice-présidente de la CFR.

Et Boël Sambuc d’ajouter: «La CFR s’inquiète également de l’amalgame qui pourrait être fait entre ces propos extrémistes et le point de vue de la majorité des musulmans de Suisse.»

Pour autant, la vice-présidente de la CFR n’est pas en mesure de dire si ces propos contreviennent à la loi fédérale contre le racisme: «Nous ne sommes pas un tribunal».

Ce sera donc à la justice genevoise de trancher. Un économiste de Moutier, Pierre-Alain Droz, a en effet déposé plainte contre Hani Ramadan auprès du Ministère public genevois.

Et ça n’est pas tout. Selon L’Hebdo, la Confédération étudierait actuellement la possibilité d’interdire le Centre islamique de Genève qui est dirigé par Hani Ramadan – descendant du fondateur des Frères musulmans.

Enfin, rappelons que les autorités genevoises ont déjà suspendu le professeur de ses fonctions. Le gouvernement cantonal se prononcera définitivement sur son sort, suite à l’enquête administrative menée par Bernard Bertossa.

Un prédicateur populaire

L’ancien procureur du canton de Genève doit en effet déterminer si les propos du leader fondamentaliste sont compatibles avec sa fonction d’enseignant.

Comme le rappelait récemment Le Monde, Hani Ramadan est un prédicateur très populaire, notamment auprès des jeunes musulmans de France. Il est, en particulier, l’un des orateurs attitrés de l’Union des organisations islamiques de France, une organisation proche des Frères musulmans.

Et les cassettes de ses prêches sont en vente dans de nombreuses librairies islamiques de France.

Cette responsabilité religieuse semble incompatible avec le statut dont il bénéficie dans une école laïque. Du moins à Genève où la séparation de l’Eglise et de l’Etat est inscrite dans la loi.

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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