Mondial 2018: apprendre à vivre sans Lichtsteiner ni Schär
(Keystone-ATS) Pas besoin d’être docteur en psychologie pour expliquer le ressenti de Vladimir Petkovic quelques instants après le nul contre le Costa Rica (2-2): le Mister était tout simplement furieux.
Bien sûr, la qualification pour les huitièmes de finale – « notre objectif minimal », insiste-t-il – prime. Mais était-elle vraiment en danger après le succès contre la Serbie cinq jours plus tôt à Kaliningrad ? Avec le recul, Vladimir Petkovic doit sans doute reconnaître avoir pris des risques presque insensés à Nijni Novgorod.
Etait-il vraiment raisonnable de titulariser Stephan Lichtsteiner et Fabian Schär ? Le Lucernois et le Saint-Gallois ont témoigné dès les premières secondes de la rencontre d’une extrême nervosité. Comme si la peur de récolter un carton jaune synonyme de suspension pour les huitièmes de finale, carton jaune qu’ils ont fini par écoper, leur a fait oublier tous leurs repères.
Appelé à remplacer Lichtsteiner, Michael Lang sort de la saison la plus aboutie de sa carrière qui va lui permettre de signer après la Coupe du monde un contrat en faveur de Borussia Mönchengladbach. Par ailleurs, sa relation technique avec Xherdan Shaqiri sur le flanc droit a toujours été excellente.
En défense centrale, Vladimir Petkovic devrait logiquement accorder sa confiance à Johan Djourou pour remplacer Schär. Cible « préférée » de la presse de boulevard zurichoise depuis des années, le Genevois semble en mesure de remplacer avantageusement un Saint-Gallois qui n’a pas dégagé devant la Serbie et le Costa Rica l’assurance qui avait été la sienne devant le Brésil.
Poussé sur la touche par l’avènement de Manuel Akanji, Johan Djourou n’a pas à baisser la tête au moment d’aborder ce huitième de finale. Il ne faut pas oublier qu’il avait été brillant lors des deux dernières phases finales de la Suisse à la Coupe du monde au Brésil en 2014 et à l’Euro en France en 2016.
Face à la Suède, la qualité de son jeu de tête s’avérera précieuse. Sa force de caractère doit aussi lui permettre de commander un bloc défensif qui a besoin de se rassurer. Le Genevois de 31 ans a bénéficié de suffisamment de temps de jeu ce printemps avec son club d’Antalyaspor pour ne nourrir aucune crainte. Il aura le coffre pour aller au combat face à Marcus Berg et Ola Toivonen, les deux attaquants suédois qui ont fait si mal aux Mexicains mardi.