Obama demande aux Britanniques de ne pas quitter l’Union
(Keystone-ATS) Le président américain Barack Obama a menacé vendredi le Royaume-Uni de « passer en queue de peloton » de ses relations commerciales avec les Etats-Unis s’il choisit de quitter l’Union européenne. Le Brexit a été au centre des discussions avec David Cameron.
« Certains pensent peut-être qu’il y aura un accord de libre-échange USA/Royaume-Uni, mais cela n’arrivera pas de sitôt (…) Le Royaume-Uni sera en queue de peloton », a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse à Londres avec le Premier ministre britannique David Cameron.
« Nous sommes concentrés sur les négociations avec le grand bloc », c’est-à-dire l’UE, a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis veulent un Royaume-Uni fort comme partenaire. Et le Royaume-Uni excelle lorsqu’il contribue à diriger une Europe forte », a-t-il insisté.
Dès son arrivée à Londres pour une visite de 4 jours, M. Obama a plongé dans la bataille du référendum, en se livrant à un vibrant plaidoyer en faveur du maintien de son allié britannique au sein de l’UE, une question qui déchire le pays.
Influence magnifiée
« L’Union européenne ne diminue pas l’influence britannique – elle l’amplifie », a écrit M. Obama dans une tribune au ton très personnel parue dans le quotidien Daily Telegraph peu après son arrivée.
M. Cameron a de son côté souligné que le traité de libre-échange commercial (TTIP), en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’UE, « ferait gagner des milliards à nos économies ». « L’Union européenne ne modère pas l’influence britannique, elle la magnifie », ajoute-t-il.
Propos dénoncés
Les partisans d’un Brexit ont dénoncé les propos de M. Obama et hurlé à l’ingérence. « Faites ce que je dis et non ce que je fais », a déploré l’exubérant maire de Londres, Boris Johnson, dans le quotidien populaire Sun, dénonce « l’hypocrisie » et « l’incohérence » du président américain.
Polémique, il a également rappelé les racines kényanes de M. Obama et déterré la légende, pourtant démentie, selon laquelle le président américain avait renvoyé à l’ambassade du Royaume-Uni un buste de Winston Churchill dès son arrivée à la Maison Blanche en 2009.
Avec la reine
M. Obama a par ailleurs été reçu à déjeuner avec son épouse Michelle par la reine Elizabeth au château de Windsor.
Le président américain a souhaité un bon anniversaire à la reine, « l’une des personnes que je préfère », a-t-il dit devant la presse. Il lui a offert « un album photo personnalisé de ses différentes visites aux Etats-Unis, montrant ses rencontres avec les présidents américains successifs et leurs épouses », selon la Maison Blanche.