Première peine de prison ferme pour un assaillant du Capitole
(Keystone-ATS) Un homme originaire de Floride a été condamné lundi par un tribunal de Washington à huit mois de prison ferme, pour avoir participé à l’assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier. Une première depuis cette attaque qui a ébranlé la démocratie américaine.
Paul Hodgkins, 38 ans, s’était introduit avec des centaines d’autres partisans de Donald Trump dans le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle, précise le ministère de la Justice dans un communiqué.
Des photos versées au dossier montrent cet homme barbu aux cheveux longs dans l’hémicycle du Sénat, des lunettes de ski autour du cou et portant un grand drapeau au nom de l’ancien président républicain.
Arrêté le 16 février après avoir été dénoncé, il avait plaidé coupable d’entrave à des procédures officielles et le parquet fédéral avait réclamé une peine de 18 mois de détention.
Selon des documents judiciaires, Paul Hodgkins était entré dans le Capitole avec un sac à dos contenant des lunettes de protection, des cordes et des gants en latex, entre autres. Il était parvenu jusqu’à l’hémicycle, où il s’était pris en photo.
L’accusation avait toutefois reconnu qu’il n’avait « pas personnellement participé ou encouragé les violences ou la destruction de propriété » et qu’il avait « accepté très tôt sa responsabilité ». Il était également resté moins d’une demi-heure dans le temple du pouvoir législatif aux Etats-Unis.
Plus de 500 arrestations
Depuis le 6 janvier, plus de 535 manifestants ont été arrêtés dans tout le pays pour leur participation à l’assaut contre le Congrès américain, et plus de 165 ont été inculpés.
Avant M. Hodgkins, deux autres personnes avaient été condamnées à de la prison. Une femme avait plaidé coupable et été condamnée à trois ans avec sursis en juin, et un homme avait écopé de trois mois ferme après avoir plaidé coupable, mais cette peine couvrait sa détention provisoire.
Les procédures de plaider-coupable sont la norme aux Etats-Unis, où l’immense majorité des poursuites criminelles devant la justice fédérale se concluent sans procès. Mais dans les dossiers liés à l’intrusion au sein du Capitole, très sensibles politiquement, les procureurs semblent peu enclins à offrir des peines réduites.