Yémen: au moins cinq morts à Sanaa lors de violentes confrontations
(Keystone-ATS) De nouvelles violences ont fait au moins cinq morts mardi dans la capitale yéménite Sanaa. Le président Ali Abdallah Saleh, qui a perdu l’appui de Washington, fait face à une pression croissante pour abandonner le pouvoir.
Les affrontements meurtriers à Sanaa sont survenus près de « la place du Changement », épicentre de la contestation, a déclaré un responsable des services de sécurité. Selon une source militaire, deux des victimes sont des soldats fidèles au général Ali Mohsen al-Ahmar, qui a rallié l’opposition.
Les trois autres sont des membres de tribus qui, selon l’agence officielle Saba, ont cherché à « rencontrer le général Ali Mohsen Saleh pour le convaincre de revenir sur sa décision de rallier l’opposition ».
A Taëz, au sud de Sanaa, des dizaines de manifestants ont été blessés par balles mardi dans des affrontements avec des partisans du régime, ont indiqué des témoins. Et des centaines de personnes indisposées par l’inhalation de gaz lacrymogènes ont été admises à l’hôpital.
17 tués lundi
Lundi, 17 manifestants avaient été tués par des tirs des forces de sécurité et de civils armés postés sur des toits lors d’une marche sur le siège du gouverneur de province, à Taëz. A Hodeïda, sur la mer rouge, deux personnes avaient aussi été tuées. La protestation contre le régime avait mobilisé des dizaines de milliers de personnes dans ces deux villes.
De nombreuses voix se sont élevées face à cette flambée de violences. A Genève, le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé mardi « l’usage disproportionné et excessif de la force » au Yémen, dont l’utilisation de mitrailleuses, contre des manifestants.
La Grande-Bretagne a condamné la « violence aveugle » des forces de sécurité à l’égard des manifestants et a appelé à des réformes rapides et à la tenue d’élections libres. L’Italie a pour sa part demandé au pouvoir yéménite de cesser toute forme de violence.
A Bruxelles, la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton a exhorté « le gouvernement et les forces de sécurité » à « respecter et protéger tous les droits humains et les libertés fondamentales ».